Comment rendre le travail accueillant ?

par | Juil 9, 2023

Autrement dit, comment faire en sorte que vos collaborateurs soient enthousiastes au travail et surtout donnent le meilleur d’eux-mêmes. Cette question est cruciale au moment même où le rapport au travail est bouleversé, la perte de repères flagrante et que l’enjeu de recrutement et de fidélisation est devenu primordial.

Pour y répondre, on pourrait poser la question de savoir ce qui sape le moral des troupes : lorsque l’on sonde les salariés, les réponses les plus souvent citées sont :
– Une mauvaise ambiance
– Une reconnaissance faible
– Un décalage avec les valeurs de l’entreprise
– Peu d’autonomie
Tous ces éléments pouvant être regroupés dans une seule et même case : une mauvaise communication. Comme dans un couple, la vie et l’harmonie dans l’entreprise passent par une bonne communication.

Quels sont alors les aspects primordiaux à instaurer pour améliorer la communication et rendre le travail accueillant pour TOUS les collaborateurs ?

1/ Un état d’esprit optimiste véhiculé par la direction et ses représentants.

Quelle que soit la taille de l’entreprise, si vous réussissez à croire en l’avenir, par contagion vous réussirez à embarquer avec vous les plus récalcitrants :

“Le but d’un chef doit être moins de montrer du courage que d’en inspirer.”

Pierre-Louis Courier

 

Depuis le COVID, le conflit en Ukraine, il n’existe plus de période calme, le monde est devenu vulnérable incertain, chaotique. Ce n’est pas près de changer, les prochains évènements liés aux pénuries alimentaires, aux conflits, à la destruction de la planète… ne font pas envisager de jours meilleurs. Il convient à la fois de s’y préparer tout en gardant cette dose de confiance dans l’avenir. Après tout, si vous avez conservé vos responsabilités, c’est que votre foi reste chevillée au corps. Votre détermination peut faire la différence auprès de vos équipes.

Quel choix faites-vous entre monter dans un avion flambant neuf piloté par un commandant dépressif ou dans un avion usé avec un commandant sûr de lui ? Si vous avez confiance en lui, vous le suivrez au bout du monde même sans connaitre la destination.

Un manager moderne comprend son rôle comme étant celui d’un catalyseur, il permet l’émergence libre de points de vue et donc la prise de décision consensuelle. En ce sens, le manager dirige au mieux quand il dirige moins.

2/ Challengez vos collaborateurs.

Personne ne s’épanouit dans la facilité. La facilité créée l’ennui et diminue l’action. Au contraire, évaluez les capacités de progrès de vos équipes et proposez-leur des défis qui les engage à leur mesure. C’est exactement ce que font les sportifs au quotidien. S’ils croient à la réalisation d’un défi qui les engage, en plus de la récompense visée (une médaille, un titre, la gloire…) l’accomplissement d’un but va générer de la fierté, elle-même générant de la motivation, de l’engagement et de l’implication.

Un travail difficile suscite le respect pour le potentiel de celui qui l’assume.

3/ Valorisez et renforcez le sentiment d’appartenance.

A la fois l’appartenance à l’entreprise : au groupe social qui définit l’individu comme un élément essentiel de la vie et de la réussite de la collectivité et l’adéquation au poste. Ces 2 dimensions sont primordiales pour englober chaque personne dans son rôle « technique » autrement dit ces compétences et son rôle « social » : son apport au groupe dans le lien de cohésion.

Cette dernière compétence est de plus en plus souvent étudiée dans les recrutements pour projeter une personne dans son nouvel environnement : va-t-elle s’épanouir dans ce service ? va-t-elle apporter une complémentarité ?

A ce propos, évitez de penser qu’une nouvelle personne va débarquer dans votre entreprise et bouleverser votre organisation, qu’elle va décristalliser les conflits et apporter de la sérénité. Tous les quiproquos, les non-dits, les préjugés ont la peau dure, et les nouveaux arrivants ont l’obligation tacite de se conformer aux codes en vigueur.

Un conseil : décloisonnez les services et les organisations pyramidales. Autorisez que chacun puisse se sentir légitime à communiquer avec n’importe quelle personne de l’organisation.

Elon Musk en est un parfait exemple, il incite chacun à le contacter lui ou n’importe quel responsable de service directement s’il est judicieux qu’il soit informé d’un sujet. Et ça marche, personne ne se retranche derrière ses responsabilités, chacun est investi d’une mission suprême dans le bon fonctionnement de l’entreprise. Et quand la mission de son entreprise est de faire décoller des navettes, chacun à pour responsabilité de faire part de ses doutes ou de ses idées.

Il en est de même dans votre entreprise, quel que soit l’activité ou le degré de complexité de l’organisation, ouvrez la parole aux idées, aux craintes, aux suggestions en développant, notamment l’empathie dans vos équipes. Gardez à l’esprit en permanence qu’il est utile voir indispensable que chacun exprime ses besoins.

4/ Bâtissez la confiance

Difficile de passer outre les indicateurs de performance ou de qualité, le moindre de nos faits et gestes est mesuré, contrôlé, analysé sous toutes les coutures. Sans vouloir discourir sur ces indicateurs, tant qu’ils sont liés à la finalité et pas au jugement personnel, ils sont cohérents et nécessaires.

Dans le même temps, il est nécessaire de faire diverger ces indicateurs avec la performance professionnelle de l’individu qui va chercher à se jauger lui-même vis-à-vis de ses collègues. Dans ce cas, les augmentations annuelles vont être le seul indicateur de l’évolution de leur performance et donc générer des dissentions, des comparaisons stériles, de la frustration et des non-dits.

Privilégiez un dialogue continu sur les attendus avec un contrôle restreint de la qualité du travail. Vous renforcerez l’émergence d’une relation authentique qui permettra d’instaurer une communication sincère. En étant présent sans être oppressant, le manager devient un allié, permettant à l’opérateur de gagner chaque jour en confiance. Cette relation peut se rapprocher de celle d’un sportif avec son entraineur qui le guide, lui permet d’avancer selon ses capacités, sa forme du moment tout en ayant une communication ouverte. Le bon entraineur sait être attentif aux attitudes et aux signaux faibles de ses sportifs, c’est ainsi qu’il prépare au mieux ses athlètes pour les compétitions sans les blesser.

Même si vous mettez de la distance avec les procédures de contrôle, intégrez le feedback à chaque étape du processus et notemment lors des échecs pour à la fois maintenir la relation et s’enrichir des leçons à en tirer.

5/ Un Apprentissage constant (kaizen)

Comme indiqué précédemment, l’être humain se réalise dans l’action de performance. Il va de soi également qu’il s’épanouit dans l’apprentissage constant.

Imaginez que vous appreniez à skier. Au début vous commencez sur une piste verte, comme tout le monde. Au bout de quelques chutes et quelques frayeurs, vous tenez le bon bout et vous vous sentez à l’aise, c’est même grisant de pouvoir prendre de la vitesse, d’adopter votre propre rythme et de sentir le contrôle.

Et après, et si vous deviez passer votre vie sur une piste verte ? Quel ennui me direz-vous !

C’est ce qui se passe souvent en entreprise, on a tendance à croire qu’un collaborateur performant est celui qui connait son domaine sur le bout des doigts. Grave erreur, au moment même où ce niveau est atteint il est vital pour lui et pour vous de rajouter du piment et d’envisager le passage sur piste bleue au risque de lui provoquer de l’ennui, du désenchantement et donc de vouloir regarder si la neige n’est pas plus blanche ailleurs.

Prévoyez chaque nouvelle étape de progression possible dans le temps, jusqu’à son niveau optimal de performance. Certains s’épanouiront sur d’autres terrains de jeu, en ski de fond, en ski de bosses… les possibilités sont infinies. Visez juste, appréciez chaque progrès, valorisez-les, la récompense sera intrinsèque et donc pas nécessairement uniquement au travers d’une prime ou d’une augmentation.

La capacité d’apprentissage de chacun est presque illimitée dans le temps, il vous faut la mesurer et anticiper les différentes phases d’apprentissage, de flow (voir article) et d’ennui. Impliquez vos collaborateurs dans ce process, ils savent parfaitement comment réaliser leur travail, comment potentiellement l’optimiser.

Inspirez-vous du Kaizen, cette philosophie japonaise à l’origine du Lean Management met l’amélioration continue au cœur des préoccupations, bien avant la nécessité de performance et de résultat. Faire mieux chaque jour devient alors un état d’esprit de groupe permettant à chacun de proposer des initiatives quitte à échouer. Si vous avez l’impression que certains se complaisent dans la routine, c’est parfois vrai, c’est souvent le signe qu’ils ont atteint leur limite.

Nous ne serons pas tous champions olympiques de descente et pour autant on peut faire de notre vie une réussite avec la simple quête d’une vie pleine de bonheurs.

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